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Quand j’ai finalement compris!!!

Ce n'est pas la première fois que je franchis cette porte. J'en ai tellement eu l'habitude ces dernières années que je connais chaque personne qui travaille entre ces murs ainsi que tous les locaux dans les moindres détails.


J'ai été dans chacune des salles de cet établissement réputé pour être l'une des meilleures cliniques de fertilité mais la pièce dans laquelle j'ai bien eu toutes sortes d'émotions est celle qui sert de bureau à mon médecin traitant.


Pour la nième fois, je me retrouve là assise sur cette chaise dont les formes n'ont plus aucun secret pour moi tenant la main de mon mari comme pour me rassurer.

Pendant ce temps j'ai du mal à défaire mes yeux de cette image d’enfant fixé au mur alors que j’attends que le docteur franchisse la porte avec les résultats des tests.

Je suis transportée dans ce rêve encore une fois où j'aperçois ce petit garçon courir après moi en criant maman à répétition.


Tellement obnubilée, je ne fais pas attention aux grands gestes de mon mari pour me ramener à moi alors que le médecin est déjà installé, prêt à nous divulguer nos résultats.

En retrouvant mes esprits, je vois le visage du médecin se dessiner peu à peu avec cette fameuse expression s'afficher! À force d'y être souvent confronté j'arrive à la reconnaître entre milles.

Avant même qu'il n'ouvre la bouche je savais déjà que la fécondation in vitro avait une fois de plus échoué.


À ce moment précis, le monde s'écroula autour de moi ; les espoirs que j’avais nourris s'évaporèrent.

Après toutes ces années de traitements, de sacrifices, de réunions de prière j'en étais venue à bout !

Jusqu'à quand devrais-je encore porter ce fardeau ? Jusqu'à quand serais-je le sujet de conversations, de prières des autres ?


Je n'avais plus de force pour porter ce poids, non ! Plus de force pour affronter cette honte encore moins si je devais participer ce soir à la rencontre familiale sans pouvoir annoncer que je suis enfin enceinte.


Je n'avais qu'une seule envie celle de rentrer chez nous et d'y rester.

Ces rencontres familiales me faisaient déprimer toujours un peu plus.

J'haïssais être au milieu de ma belle-famille qui d'une façon ou d'une autre m'humiliait dès qu'elle en avait l'occasion en me rappelant à chaque fois ma condition.


Bien que mon mari m’aimait de tout son cœur, son amour était une goutte d'eau dans le fleuve de culpabilité qui me rongeait à l'idée de ne pas pouvoir lui donner d'enfants et les tensions avec sa famille n'aidaient pas du tout.


De retour à la maison, je m'isolais dans l'une des chambres.

Mon mari en voyant l'état dans lequel j’étais, compris qu'il devrait aller sans moi ce soir.

Je repensais à toutes ces années avec un seul désir que les choses changent.

Finalement pourquoi voulais-je avoir un enfant ?


Était-ce pour satisfaire mon mari, sa famille ou moi-même ? Pendant tout ce temps je réalisais en fait que mes raisons profondes étaient égoïstes et j'étais frustrée parce que ce poids était trop lourd à porter.


Je me suis alors repentie de toutes ces années de culpabilité, toutes ces années pendant lesquelles au lieu de faire confiance à mon Dieu j'avais les yeux fixés sur moi et ma situation.

Je sentie une larme effleurer mon visage puis je commençai à pleurer encore et encore toutes les larmes de mon corps.


À mesure que je pleurais devant mon Dieu, je sentais une charge me quitter.

Le Seigneur avait eu compassion de moi, oui je savais qu'Il venait de me décharger de ce lourd fardeau.


Dès cet instant j'ai abandonné le désir d'avoir cet enfant pour mon bien être.

J'ai décidé de faire un pas de Foi, de relâcher ma volonté pour laisser place à celle de mon Dieu, après tout je n'avais plus rien à perdre n'est-ce pas ?


Quand j'entrais dans cette chambre je n'avais pas anticipé y rester trois jours.

Mais je dois dire que je n'ai pas senti le temps passer et d'ailleurs cela n'avait aucune importance car je me sentais tellement légère que le seul regret est de ne pas y avoir pensé plutôt.

Mon mari inquiet a dû rester attendre après moi au pas de la porte.


Lorsque je suis sortie, il me fixa longuement avant de m'adresser la parole c'est alors que je réalisais qu'il ressentait la paix qui m'envahissait;

D'aussi loin que je me souvienne même lorsque la stérilité n'était pas encore une charge je n'avais jamais ressenti cela auparavant.


Une paix et une assurance tellement fortes qu'elles avaient illuminé mon visage.

Depuis cette expérience, les jours ont passé et n'ont plus jamais été semblables.

J'étais restaurée, je n'étais plus obsédée à l'idée d'avoir cet enfant.

En fait je n'étais plus la même personne et mon mari me l'avait bien fait remarquer.

Entre temps la vie repris son cours, j'avais recommencé mes projets mis en suspens, parce que j’étais trop occupée à me morfondre dans le passé.


Au bout de trois ans d’activité, les affaires allaient tellement bien que je m'apprêtais à ouvrir un deuxième commerce.

Toutes ces belles réalisations m'ont fait surmonter tout ce que j'avais vécu auparavant. Ces années étaient très loin derrière moi ;


Je me souviens encore des rencontres familiales que je détestais à cause de l'ambiance.

Depuis le soir où mon mari a dû aller sans moi, je n'avais manqué aucune autre.

En fait, jusqu'à ce que le Seigneur me rende justice, j'avais continué d'y assister en gardant toujours la tête haute malgré toutes les provocations.


D'ailleurs on en avait une de prévue demain à la maison et en repensant à toutes ces choses je voyais comment Dieu avait été Fidèle.


Alors que je m'affairais au niveau des préparatifs, j'entends mon petit garçon courir dans la cuisine en criant ma-man, ma-man !


Cette fois ci ce n'était plus un rêve, c'est bel et bien mon Fils Samuel qui m'appelait maman aujourd'hui !


Au fait c'est vrai, j'avais oublié de me présenter. Je suis Anne, cette Femme à qui Dieu fit grâce.

Oui le Seigneur m'avait fait grâce, Il a honoré la Foi que j'ai placée en Lui.

Francette Amonkou Amouzou

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