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Le triomphe de l’amour

Elle se tenait là, angoissée, face contre terre, au milieu d’une foule en délire : elle n’était tout simplement pas prête à se faire lapider. Les plus empressés agrippaient déjà fermement leur pierre, à côté d’eux, ceux qui s’interrogeaient encore, tout au fond ceux qui ne voulaient pas voir... Finir lapidé, voilà l’unique sort que la loi du pays réservait aux femmes comme elles, celles qu’on surprenait en flagrant délit d’adultère. Scandale pour notre société québécoise actuelle, ce n’était que la norme dans cette société aux mœurs traditionnelles, hautement religieuse et légaliste.

Mais il y avait un homme qui lui croyait en une autre loi : celle de l’amour. Ses conceptions de justice allaient à l’encontre de celles des religieux de son temps. Mais pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups, pensaient les religieux : lapider la femme adultère tout en tendant un piège à ce prétendu sage devenu très gênant. Lui qui ne cessait d'attirer les foules par des discours révolutionnaires, oserait-il publiquement s’opposer à une loi bien établie par les prophètes ? Motif idéal pour ces religieux afin de le faire accuser et mieux encore, tuer ! C'est donc animé de desseins meurtriers que les religieux vinrent vers le sage lui demandant s'il fallait oui ou non lapider cette femme adultère.

Le choix de réponse n'en était pas vraiment un : soit que le sage homme s'opposait à la lapidation de la jeune femme et risquait la mort, soit qu'il déclarait la loi juste et c'est la jeune femme qui mourait. Qu’il dise oui ou qu'il dise non à cette lapidation, il serait de toute façon piégé. Tête basse, la jeune femme attendait le cœur serré les paroles de celui aux lèvres duquel son destin était désormais suspendu. Il se baissa alors et se mit à écrire avec le doigt sur le sol.

Mais que faisait-il ? Impatients, les religieux l'interrogèrent de nouveau. Tout à coup, ces paroles résonnèrent : " Que celui d'entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. " Puis l'homme se baissa à nouveau et se remit à écrire sur le sol. La jeune femme crispée attendait, elle retenait son souffle.

Mais un à un, ceux qui l'accusaient se retirèrent, du premier jusqu'au dernier. Lorsque l'homme leva la tête, il était seul avec la jeune femme. Personne d'autre, ils étaient tous partis.

Doucement il lui demanda : "Où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a donc condamnée? "Personne", lui répondit-elle. Il lui dit seulement : "Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus". Cet homme c'était lui : oui c'était Jésus !

Marilyn N’Goma

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